France-Arménie, 18.12.2009
par Arminé Adjamian
Le tribunal de Nork-Marach d’Erévan a rejeté le 4 décembre la plainte déposée par le Centre d’Etudes Stratégiques Ararat contre l’Institut du Caucase, pour négation du Génocide des Arméniens.
Dans un livre intitulé « Le Voisinage dans le Caucase – La Turquie et le Caucase du Sud » (publié en russe et en anglais en 2008), l’Institut du Caucase avait inséré un article d’Aybars Gyurgyurlu, dans lequel l’auteur turc avait ouvertement mis en doute la réalité du Génocide, mettant le terme de Génocide 34 fois entre guillemets ! Mais Alexandre Iskandarian, le directeur de l’Institut du Caucase, n’a pas daigné se présenter au tribunal pour les audiences, en claironnant sûr de lui que l’affaire ne durerait que cinq minutes ! En fait, l’annonce du rejet de la plainte par la juge Kariné Pétrossian n’a duré qu’une minute et quinze secondes. Pendant ce temps, Iskandarian, invité sur tous les plateaux de télévision, défendait la signature des protocoles arméno-turcs !
Et l’activité d’Iskandarian ne s’arrête pas là. Dans un article en russe, il avait mentionné que l’Arménie occidentale n’est pas une terre arménienne et qu’elle a été habitée par les Arméniens. La première République d’Arménie est « la soi-disant première république », et Dzidzernagapert est « le lieu favori » des manifestations organisées chaque année. Suite au verdict, Armen Ayvazyan, le directeur du Centre Ararat et Arthur Grigorian, l’avocat du plaignant, envisagent de faire appel et sont prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme. Arthur Grigorian a estimé que par cette décision de justice, les droits du Centre Ararat ont été bafoués aux termes de l’alinéa un de l’article six de la convention européenne. Vahagn Grigorian, l’avocat de la défense, a fui pendant deux jours les médias, demandant que le tribunal soit interdit aux photographes, car il ne souhaitait pas être connu du grand public ! Selon Vahagn Grigorian, cette affaire ne contient pas de « litige », donc ne peut être jugée. Alors une question essentielle se pose : que faut-il faire pour que la négation du Génocide arménien soit jugée ?